Une servante qui le vit assis devant le feu, le considéra attentivement, et dit : Celui-ci était aussi avec cet homme.
Luc 22.56
Version Lemaistre de Sacy
Utile aux autres
Il y a de cela quelques jours avec mon épouse, nous échangions sur le discours policé concernant les femmes de ménages. Elle, de me dire que maintenant, on ne disait plus femme de ménage, mais technicienne de surface. Si dans le fond, elle a raison, cette manière de dire les chose est à mes yeux simplement une manière de faire du politiquement correct. Il est vrai que dire femme de ménage laisse un côté dégradant à la fonction et que technicienne de surface, est un peu plus valorisant pour cette ouvrière, il n’empêche à mes yeux, que c’est le regard que nous portons sur ces employés, qui devrait changer.
Quel regard portons-nous sur ceux-ci ?
Ne les considérons-nous pas comme des personnes inférieures à nous ?
J’ai en effet, été de ceux-là. Nous avons des activités de bureau parfois et nos activités nous valorisent ou encore l’entreprise pour laquelle nous travaillons, nous font penser que nous valons mieux que bon nombre personne n’ayant pas ce travail que nous chérissons.
Aujourd’hui, j’ai appris à regarder différemment toutes ces personnes. Nous avons vu, avec les dernières manifestations en France, qu’il suffisait que les éboueurs, ceux qui ont vraiment une activité professionnelle que l’on pourrait considérer de dégradante, cesse de travailler pour voir et comprendre l’importance de ces mains que j’appelle utiles.
Ma défunte mère l’avait compris et aimait donner à ces personnes de la communauté haïtienne du travail. À l’époque, mon regard n’était pas encore celui d’aujourd’hui, mais était plutôt celui d’un fils qui voyait les ouvriers de cette communauté qui profitaient d’elle.
J’ai appris, avec le temps, qu’il fallait des personnes comme Ma mère, avec un grand cœur, pour permettre à ces ouvriers de manger et nourrir leur famille.
Certains chefs d’entreprise en ont fait même, leurs principales sources d’activités.
Mais au-delà du côté financier, c’est que ces personnes, qui souvent malheureusement se font exploiter, ont un regard sur ce que nous faisons, soit bien, soit mal.
Quel regard ces personnes, à leurs tours, portent-elles sur nous ?
Que diraient-elles de nous devant les autorités sur nos activités ?
Nous avons déjà évoqué le fait que notre témoignage est très important, tant dans nos communautés religieuses, que dans nos activités extracommunautaires. Et c’est personnes que nous ne considérons pas, peuvent être celles qui peuvent témoigner en notre faveur ou pas.
Les disciples de Jésus et particulièrement Pierre a connu cette expérience. il est dit dans l’évangile de Luc :
Luc 22.56
Une servante, le voyant assis près du feu et le regardant attentivement, dit : Cet homme était aussi avec lui.
Version Bible Synodale
Pour remettre dans le contexte, Jésus est devant le Sanhédrin, le tribunal juif chargé des affaires de violation de la Loi juive. Simon Pierre, quant à lui, se réchauffait auprès du feu et suivant tout ce qui se passait. Mais cette servante, qui probablement n’attirait pas son regard, le reconnu.
On peut se dire que cette femme, a exprimé, clairement, ce qu’elle avait vu et n’était peut-être pas dans une attitude de condamnation. Mais cela a eu le mérite de faire prendre conscience à Pierre, qu’il devait se positionner véritablement comme un disciple et non pas simplement comme un suiveur.
Combien d’entre nous faisons partie des suiveurs ?
Dieu a-t-Il besoin de suiveur ou de disciple ?
Quelle différence entre le suiveur et le disciple ?
Mon regard sur le sujet est que j’ai été dans le rang des suiveurs. J’ai eu l’occasion de le dire, j’ai suivi depuis petit les indications et enseignements de la communauté, allant jusqu’à moi-même l’enseigner. Mais aujourd’hui, il n’est plus question pour moi d’être un suiveur, mais un véritable disciple.
Le suiveur, quand on regarde bien, est bien vu tant qu’il reste dans sa communauté, mais le disciple, lui l’est partout où il va. À l’intérieur ou à l’extérieur, il professe publiquement sa croyance sans crainte de sanctions ou remontrances.
Il est dit dans l’évangile de Matthieu que Pierre, après avoir renié publiquement à trois reprises son maître, reconnu son erreur. Il est écrit :
Matthieu 26.75
Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. Étant donc sorti, il pleura amèrement.
Version Grande Bible de Tours
On peut ici dire, que le témoignage d’une servante, permis à Pierre le suiveur d’entrer réellement dans son ministère et de devenir un disciple, un serviteur à son tour du Messie.
Aujourd’hui sera mis en terre, une des personnes, que ma mère a accompagné et lui a appris à connaitre Dieu. Le témoignage de maman est une manière de me repositionner en disciple. À mon tour donc de rendre ce témoignage et d’être témoin de Mon Seigneur. Il veut que nous soignons de véritables disciples comme Il nous l’a demandé :
Matthieu 28.19
Allez donc et faites-moi des disciples de toutes les nations. Vous les baptiserez au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint.
Version Bible des Peuples
Sommes-nous dans cette démarche ?
Le moment est venu pour chacun de nous de délaisser le suivisme et de devenir un vrai disciple du Messie. N’attendons pas qu’une servante, une femme de ménage, un jardinier rendent témoignage de qui nous sommes dans notre assemblée et pas à l’extérieur. Devenons des disciples à part entière partout où nous allons.
