Mosché dit à l’Éternel : de grâce, ô mon Dieu ! je ne suis pas un homme à paroles, ni d’hier ne d’avant-hier, ni même depuis que tu as parlé à ton serviteur ; car je suis lourd de la bouche et lourd de la langue.
Exode 4.10
Version Samuel Cahen
Timidité ou stratégie
Si l’on doit chercher une personne de timide, très peu de mes proches ou de ceux qui me connaissent me désignerait. Pourtant, je me considère comme étant une personne d’une grande timidité. Mon épouse elle-même dit que je ne suis pas timide, puisqu’elle a été courtisée par moi. Mais sur ce point, nous ne sommes pas d’accords. Lol.
Quel écart de perception ?
Quelle est la frontière entre la timidité et la stratégie de séduction ?
L’une des définitions données par le dictionnaire à la timidité, c’est :
Manque d’aisance, d’assurance dans ses relations avec autrui; tendance à se troubler et à perdre ses moyens lorsqu’on se sent regardé, observé.
Si l’on considère cette définition de la timidité, je ne fais pas partie de ceux qui le sont. On pourrait plus facilement me décrire comme étant quelqu’un de réservé, qui conserve ses possibilités, ses arguments pour les utiliser au moment propice.
Être réservé donc relève plus d’une stratégie, que d’une réelle timidité.
Cette réserve est-elle toujours présente dans toutes les circonstances, toutes les situations ?
Auparavant, j’aurais pu dire non, mais aujourd’hui, plus que jamais, je dirai oui. Je me remémore ces instants où je me lançais dans des échanges avec des inconnus, où nous passions plus de deux heures à échanger sur des sujets relevant des écrits bibliques.
Avec beaucoup de recul, je me dis que si un jour, lors d’un échange avec une sœur de la communauté des Témoins de Jéhovah, je n’avais pas été bloqué sur un point de divergence concernant la personne du Saint-Esprit, je n’aurais jamais compris ce que Dieu voulait me montrer.
Ce jour-là, pour tout dire, elle me disait que le Saint-Esprit n’était pas une personne, mais un vent, un souffle.
Si je n’avais pas pu faire appel à Dieu et à Son Esprit, je n’aurais pu répondre par l’affirmation qu’il s’agissait bien d’une personne. Aujourd’hui, j’en suis convaincu, puisque d’elle-même cette sœur m’a fait lire un passage des écritures où il était dit que l’Esprit était une personne.
Je n’ai pas retenu ce texte, mais voilà ce que j’ai pu découvrir sur Celui qui pour moi est une personne :
Éphésiens 4.29,30
Qu’il ne sorte de votre bouche aucune vilaine parole, mais n’ayez que de bonnes paroles qui puissent au besoin servir à l’édification et porter grâce à qui les écoute.
N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par qui vous avez été marqués d’un sceau pour le Jour de la rédemption.
Version Amiot & Tamissier
Il est difficile, excepté si l’on est de la philosophie animiste, que le vent ou le souffle de Dieu puisse être en situation d’être attristé.
J’ai depuis ce jour, compris que mes connaissances des écritures et des doctrines ne servaient à rien, si ce n’était Dieu Lui-même qui me les expliquaient par Son Esprit.
Moïse, quant à lui, a joué avec l’Éternel sur ce point. Il a voulu se faire passer pour un timide, pour fuir la mission que l’Éternel lui confiait. Il dit ceci :
Exode 4.10
De grâce, Seigneur ! je ne suis habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur ; car j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée.
Version Bible du Rabbinat français
On voit ici, que Moïse s’emploie à rattacher à lui les paroles qui doivent être données au Pharaon. Je pense aussi, et là, c’est moi qui le dis, Moïse devait avoir une grande crainte du pharaon, son frère par alliance, qu’il allait devoir affronter.
Mais si on peut tromper l’homme, on ne peut tromper Le Tout-Puissant. Ce denier lui dit au verset suivant :
Exode 4.11
Yahweh lui dit :
Qui a donné la bouche à l’homme, et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ?
N’est-ce pas moi, Yahweh ?
Version Auguste Crampon
Dieu indique à Moïse qu’il n’est qu’un outil entre Ses mains. Qu’il n’est qu’un messager et que rien de ce qui se réaliserait ne pourra lui être attribué ou reproché. Il lui indique dans le verset suivant, comme pour le rassurer :
Exode 4.12
Va donc, je serai avec ta bouche et je t’enseignerai ce que tu devras dire.
Version Auguste Crampon
En disant ces mots à Moïse, l’Éternel montre à Son serviteur, qu’il n’a aucune crainte de représailles à avoir, puisque c’est Lui qui dira de la bouche de Moïse, mais surtout que ce qui sortira de sa bouche, ne pourra être opposé à Sa toute puissance.
Quel enseignement pour nous ?
Nous voyons dans ce récit que Dieu est en mesure de nous faire surpasser notre crainte, notre peur, les situations conflictuelles ou encore celles où ce sont nos détracteurs qui nous effraient. En écrivant cela, je ne puis m’empêcher de penser à une situation analogue dans un film dans lequel le jeune homme se figeait chaque fois qu’il devait adresser la parole à celle qu’il aimait.
Nous n’avons pas à être figé, nous ne serons pas figés si c’est Dieu qui nous dirige, si ce sont Ses paroles qui sortent de notre bouche et si nous sommes guidés par Son Esprit-Saint.
Tant que nous mettrons Le Tout-Puissant devant nous, tant que nous nous effacerons pour Lui laisser la situation de crise, il n’y a plus de timidité, comme le dit Paul dans son épitre à Timothée. Il dit :
2 Timothée 1.7
Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.
Version Oltramare
Ainsi donc, gardant en nous cette promesse de l’Éternel, il n’y a plus de timidité qui nous ferait craindre notre adversaire, mais une stratégie qui serait d’être des outils entre Ses mains.
Gardons également en mémoire que l’outil ne peut être que soumis entre les mains de Celui sui l’utilise. Si nous choisissons de nous mettre entre les mains de l’ennemi, nous ne connaitrons que la crainte et la déchéance.
Mais si nous nous remettons totalement entre les mains de notre Dieu d’Amour, nous aurons en héritage Sa force, Son Amour et Sa sagesse.
Choisissons de nous abandonner entre les mains de Dieu et ne comptons plus sur nos propres forces.