Et quand il l’a trouvée, il la met tout joyeux sur ses épaules ;
Luc 15.5
Version Synodale
Sur ses épaules tout joyeux
La société dans laquelle nous évoluons ne laisse guère de place pour les divergences d’opinions, les positionnements à l’écart de ce qui est coutumier, habituel.
Dès que l’un sort des sentiers battus, il est tout de suite isolé, laissé pour compte sans aide de ses propres congénères.
Mais ces derniers temps, ce qui était considéré comme marginal, anormal devient une contrainte. On ne pouvait dans le passé concevoir l’homosexualité comme étant une normalité, mais depuis peu, ça le devient au point où elle est enseignée dans nos établissements scolaires dès le plus jeune âge.
Si pour moi, l’orientation sexuelle d’une personne relève de son propre choix et style de vie, il est de plus en plus facile d’être catégorisé d’homophobe si notre positionnement ne cadre pas avec ces choix et mode de vie.
Quelle différence existe-t-il entre ne pas accepter et rejeter ?
C’est là que se trouve une grande différence entre les deux courantes de pensé. Je le disais précédemment, on peut ne pas être d’accord avec ce mode de vie, sans pour autant rejeter ou condamner la personne qui perçoit les choses différemment de nous.
C’est généralement notre faculté à vivre ensemble et de tolérance du choix de l’autre qui nous conduit à accepter sans pour autant rejeter l’autre.
Mais si nos positionnements se confrontent pour ces sujets de société, qu’en est-il de nos croyances ?
Comment faire pour ne pas être intolérant sur les sujets de la spiritualité ?
Je parle ici de spiritualité, mais on peut aisément comprendre que cela est surtout vrai pour le communautarisme ou même à l’intérieur même d’une même communauté, d’avoir des divergences d’opinion.
J’échangeais ces derniers jours de toutes ces différentes communautés religieuses qui étudiaient les mêmes écrits, la même parole de Dieu et pourtant sont si opposées dans les pratiques.
De même, je relevais que certains avaient de très grandes connaissances des écrits et ne pouvaient les mettre en pratique, mais étaient prompts à rejeter d’autres qui réussissaient de différentes manières à les pratiquer ou les appliquer.
Il m’a été révélé un récit que je n’avais jamais compris le sens de cette manière.
Le récit de Jésus concernant la brebis égarée. Il est écrit :
Luc 15.4,5
Quel est l’homme d’entre vous qui, ayant cent brebis, s’il en perd une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et n’aille après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ;
Et qui, l’ayant trouvée, ne la mette sur ses épaules avec joie ;
Version Ostervald
Ce récit m’a toujours été présenté comme étant la brebis qui s’éloigne du troupeau et qui se perd.
Voilà qu’elle a été m’a surprise et ma compréhension de ce récit.
L’une des définitions qui est donnée du mouton est que c’est un animal docile, doux et qui se laisse mener. Dans ce sens, on peut comprendre qu’il soit difficile de comprendre que la brebis, puisse sortir du lot des autres, plus grands et plus âgés qu’elle.
Mais quand j’ai approfondi, a aucun moment dans ce récit, il n’est indiqué que la brebis a été ramené dans le troupeau. Par contre, il est dit que le Bon Berger, la prend sur Ses épaules avec joie et l’amène chez Lui pour festoyer avec Ses amis.
N’est-il pas plaisant de se dire que cette brebis, soit sortie de la moutonnerie, de la tromperie ?
Quand on met dans le contexte les raisons pour laquelle Jésus a utilisé cette histoire, il est dit en amont :
Luc 15.2
Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Celui-ci accueille les pécheurs et mange avec eux.
Version Lausanne
En leur disant cela, Jésus indiquait que ces personnes que les dirigeants religieux rejetaient, Lui les accueillait et festoyait avec eux.
Ces personnes, ces brebis, avaient pris part à la table du Bon Berger, celui-ci qui Se réjouissait avec eux, parce qu’ils avaient conscience de leur état de pécheur.
Comment considérons-nous ceux qui sont rejetés par les religieux ?
Sont-ils écartés de la table de festin du Bon Berger ?
Comment sommes-nous considérés quand nos opinions sont opposées à celles des hommes ?
Désormais, ne rejetons plus les brebis égarées du troupeau. Celles-ci sont peut-être sur la bonne voie qui mène au Seigneur et qui partageront Son repas de fête. Dans le récit, il n’est pas dit que les autres du troupeau sont parties à la recherche de la brebis, mais c’est Le Berger Lui-même qui les a délaissées pour la récupérer.
De même si, poussé par l’Esprit de Dieu, nous sommes amenés à nous retrouver à l’écart du troupeau, ne revenons pas en arrière, mais laissons-nous guider par l’Esprit-Saint qui nous mènera à La table du Roi des rois, après que Le Messie nous ait porté tout joyeux sur Ses épaules.