Réjouissez-vous donc, jeune homme, dans votre jeunesse ; que votre cœur soit dans l’allégresse pendant votre premier âge : marchez selon les voies de votre cœur, et selon les regards de vos yeux ; et sachez que Dieu vous fera rendre compte en son jugement de toutes ces choses.
Ecclésiaste 11.9
Version Lemaistre de Sacy
Qu’as-tu fait de ta jeunesse
Durant ma jeunesse et même dès mon adolescence, j’ai tant été bercé par les :
Fais ceci, ne fais pas cela sans rien pouvoir dire
On m’a dit que c’était l’obéissance aux plus grands. Mais dans le fond, avec le recul, je considère qu’au-delà de l’obéissance, il s’agissait plutôt d’une forme de soumission à l’autre, malgré moi. En effet, j’ai bien souvent appliqué sans pouvoir considérer ou comprendre ce que l’on m’imposait de faire.
Tout cela n’a créé en moi, qu’une volonté de sortir des jougs et de la domination des autres pour prendre de moi-même, mes propres décisions et faire comme je voulais. Je me disais à cette époque de l’insouciance et de rébellion, que je serais enfin libre.
Mais sortons-nous réellement des contraintes de la vie ?
Sommes-nous véritablement libres des choix que nous prenons ou nous sont-ils imposés d’une autre manière ?
Je me suis retrouvé, sans l’avoir voulu, à quitter malgré moi, le foyer pour me retrouver en Guyane en pleine jeunesse.
Moi qui voulais échapper à la contrainte des actions dictées par d’autre pour ne faire que ce que je voulais, je me suis retrouvé intégré au Régiment de Guyane pour effectuer mon service militaire. Et comme si ma formation, mon apprentissage à la soumission n’était pas encore suffisamment compris, je me suis retrouvé à prolonger cette formation sur deux années de plus.
Mais en faisant le récit de ces quelques années de soi-disant liberté, je me retrouve à m’interroger :
Qu’ai-je fait de ma vie, de ma propre volonté, mon propre désir ?
Si j’échappais à la soumission de mes parents et des diktats, des membres de la communauté, me retrouvant dans l’environnement, le milieu militaire, ne me libérait pas pour autant.
Et c’est alors que remonta en moi cette volonté de révolte, de vouloir faire ce que je voulais en dehors bien évidemment du réglementaire du camp.
J’ai donc à ce moment laissé cours à mes envies de jeunes emporté dans les passions terrestres et humaines, sans considération de la Loi de Dieu que je connaissais pourtant.
Cette étape, je pense que tout jeune, passe par celle-ci, se libérant des contraintes de la loi, des règles qui leur sont continuellement imposées.
Voilà cependant ce que le sage dit dans l’ecclésiaste :
Ecclésiaste 11.9
Jeune homme, réjouis-toi pendant ton adolescence, et que ton cœur soit dans la joie durant les jours de ta jeunesse, marche selon les voies de ton cœur et les regards de tes yeux, et sache que pour toutes ces choses Dieu t’appellera en jugement.
Version Samuel Cahen
Qui n’a pas utilisé ce texte pour justifier le fait de profiter de sa jeunesse quitte à sortir des plans de Dieu ?
C’est qu’il est tentant de vouloir justifier ses envies pour les satisfaire en utilisant des passages des écritures, dans lesquelles nous récupérons ce que nous voulons et rejetons ce qui ne nous est pas favorable.
C’est précisément ce que nous avons dans ce verset. Si nous nous limitons au début, il est en effet dit :
Réjouis-toi pendant ta jeunesse, Ton adolescence, en suivant les désirs de son cœur
Mais on occulte l’autre partie qui cadre et rappelle que pour cela :
Dieu nous appellera en jugement
Pourquoi devrais-je aller en jugement ?
Si le texte parle de jugement, c’est bien parce qu’il y a un cadre qui a été fixé avant. On ne prononce un jugement que par rapport à des lois qui définissent et régissent la vie en communauté.
C’est précisément ce que j’ai voulu faire et que nous faisons la plupart du temps :
Outrepasser les commandements de Dieu
C’est ce qui est décrit comme étant le péché tel qu’il est dit dans l’épître de Jean :
1 Jean 3.4
Quiconque commet le péché, viole la loi, et le péché, c’est la violation de la loi.
Version Oltramare
Chaque fois donc que je transgresse les commandements de Dieu, nous dit l’apôtre, nous péchons. Je repense et me permet de faire un petit écart sur le sujet de la Loi que bon nombre dit être aboli à la mort de Jésus sur la croix. Ici, on est bien après la mort de Jésus.
D’ailleurs les commentaires bibliques de ce verset disent ce qui suit :
Celui qui fait le péché a beau se rattacher à l’Église et se prétendre enfant de Dieu : il y a incompatibilité absolue entre la communion de Dieu et le péché; car Dieu, loin de laisser à l’homme le jugement arbitraire de ce qui lui déplaît ou lui est agréable, a manifesté sa sainte volonté par la loi
Je le redis, nous avons notre propre volonté qui est en opposition avec la volonté de Dieu. Ce que Dieu nous demande, c’est de se soumettre à Sa volonté. Parfois, pour faire plaisir aux hommes, pour nous faire aussi plaisir à nous-mêmes, nous faisons taire la parole de Dieu par Son Esprit qui nous indique ce qui est bon ou mauvais, malgré notre discours et notre conviction d’être enfant de Dieu.
En réponse à la question de la réflexion, je peux dire, en effet, que oui, j’ai pu profiter de ma jeunesse, tout en étant sage à mes yeux, comparativement à d’autres. Mais ce que je retiens, c’est que le sacrifice de Jésus, mon Sauveur m’a libéré de la condamnation.
Comment cela est-il possible ?
On doit observer la loi pour ne pas pécher ou non ?
Voilà ce que nous disent les écritures et l’apôtre Paul :
Romains 8.1-4
Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne marchent pas selon la chair.
En effet, la loi de l’Esprit de la vie m’a affranchi en Jésus-Christ de la loi du péché et de la mort.
Car, ce qui était impossible à la Loi parce qu’elle était sans force à cause de la chair, Dieu l’a fait : en envoyant, pour le péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et il a condamné le péché dans la chair,
afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit.
Version Oltramare
Certains se disent, que maintenant qu’ils ont donné leurs vies à Dieu, il n’y a pas de condamnation pour eux.
Certaines traductions du verset premier indiquent :
Il n’y a pas de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus
En étant unis au Messie, il n’y a donc plus de place pour le péché. Paul nous le rappel quand il dit :
Galates 2.19,20
Car moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.
Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.
Version Darby
Désormais, faisons taire les désirs de notre chair, nos passions charnelles qui nous font péchés pour ne vivre que selon ce que Le Messie attend de nous, étant unis à Lui.