Un petit moment je t’avais délaissée, mais je te ressaisirai avec une grande pitié.
Esaïe 54.7
Version Samuel Cahen
Le Dieu qui a une grande pitié
Quand je considère ma vie et celle de mes proches ou amis, je me sens bien souvent impuissants. Quand j’entends leurs souffrances, leurs difficultés à faire face aux difficultés, je me dis par moment :
Mon Dieu, pourquoi les as-tu abandonnés ?
Ce sont ces mêmes mots, que Ton Fils a prononcé sur le bois lors de Sa crucifixion quand Il s’est adressé à Toi avant de rendre Son souffle :
Matthieu 27.46
Et environ les neuf heures Jésus s’écria à haute voix, en disant : Eli, Eli, lamma sabachthani, c’est-à-dire, Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ?
Version David Martin
Dieu peut-Il nous abandonner ?
Pourquoi le ferait-Il ?
J’ai personnellement eu du mal à comprendre ce passage des écritures, dotant plus qu’il s’agit ici, du Messie, Le Fils déclaré par Dieu Lui-même comme étant Son bien-aimé.
Je reconnais avoir du mal à comprendre comment ce Dieu aimant, puisse abandonner Son enfant qu’Il aime.
J’ai connu une jeune femme pendant mes années d’engagé militaire qui m’avait confiée avoir procédé à une interruption de grossesse, sous les recommandations de sa mère. Cette jeune femme était en larmes et ne cessait de vivre les souffrances de la séparation avec celui qui n’était qu’un fœtus.
Cela m’a d’une part permis de comprendre que même s’il n’est pas entièrement conçu, le lien entre la mère et le fœtus est très fort.
Mais cela me permet de revenir sur la souffrance que Le Père Céleste a bien pu ressentir quand Son Fil bien-aimé Lui a dit ces paroles avant de mourir.
Si cette jeune femme militaire, s’est séparé de son enfant, par la volonté de sa mère, cette dernière avait ses raisons que nous ne pouvons savoir. Dieu quand Il le fait, Lui aussi, à Ses raisons que nous avons tous connues au regard du sacrifice de Son Fils pour sauver l’ensemble de l’humanité.
Il nous est en effet difficile de comprendre tout de suite pourquoi Dieu abandonne ses enfants, mais Il dit ceci qui peut nous aider à tenir bon et à supporter l’épreuve par laquelle nous passons. Il dit ceci par la bouche de Son prophète Esaïe :
Esaïe 54.7
Un court instant je t’ai délaissée, et avec une grande tendresse je veux te recueillir.
Version Bible du Rabbinat français
Plusieurs choses peuvent être tirées de ce texte :
- Un instant : Est défini dans le dictionnaire comme étant généralement dans un très petit espace de temps.
Mais en regardant d’un peu plus près, la réalité est tout autre, d’autant plus que l’instant n’est pas défini dans une durée précise, un espace temps fini, mais dans un espace temps indéfini. Un instant dans l’espace temps d’une journée, ne peut être un instant d’un mois.
De plus, Celui qui parle ici et qui donne cette notion d’instant vit Lui dans un espace temps qui est infini, qui n’a pas de fin. En d’autre terme, ce qui correspond pour Lui à un instant sur Son échelle temps n’est pas comparable à la nôtre sur notre échelle temps de quelques dizaines d’années.
Voilà donc les raisons pour lesquelles nous trouvons les souffrances que nous endurons, comme étant longues, voir très longues.
Venons donc maintenant à la deuxième partie de ce verset qui devrait nous redonner le courage et le moral.
- La grande compassion : Elle est définie comme étant un sentiment qui incline à partager les maux et les souffrances d’autrui
Ce que Le Créateur nous indique ici, c’est qu’Il sait que l’instant pour lequel Il va nous abandonner sera difficile, mais que toutes les souffrances que nous aurons à subir, Il les partagera.
La version parle de grandes tendresses, là où les autres parlent de compassions, d’affections et de miséricordes.
Le mot hébreu utilisé ici est Racham qui indique qu’il s’agit ici d’aimer profondément, avoir miséricorde, avoir compassion, avoir une tendre affection, avoir pitié
Que retenir dès lors ?
Quel regard vis-à-vis de notre Dieu qui nous a abandonné ?
Ce que j’en tire comme enseignement pour moi, c’est que premièrement, encore une fois, Dieu est au contrôle de ma vie dans l’échelle de temps limité qu’est le mien.De Son regard, ce ne sont que quelques minutes, alors que pour nous, c’est une journée. Mais au-delà de tout cela, il veut que nous Lui fassions confiance, même dans la pire des situations que nous vivons et qui sont pour nous interminables. Et ainsi, à chacune des épreuves que nous endurons, que nous dépassons, que nous surmontons, Il fait croitre en nous cette foi en Lui, et l’assurance qu’Il est là avec nous et qu’Il prend soin de nous.
Vendredi dernier, nous en étions arrivés à nous dire qu’il était nécessaire pour nous de continuer à Prier, à Attendre et à Croire.
Faire tout cela est nécessaire pour que nous puissions enfin voir se terminer notre abandon et de voir toute l’affection dont nous avons bénéficié pendant tout ce temps de souffrance.
Je pense, et suis convaincu, que nos souffrances ne sont comparables à celles qu’a supportées Le Messie. Je dirais même davantage, Il a déjà porté toutes nos souffrances et nos maladies comme l’indique en amont le prophète Esaïe quand Il dit :
Esaïe 53.4
Et pourtant ce sont nos maladies dont il était chargé, nos souffrances qu’il portait, alors que nous, nous le prenions pour un malheureux atteint, frappé par Dieu, humilié.
Version Bible du Rabbinat français
En y réfléchissant bien. Si Le Messie a déjà porté nos souffrances, nos douleurs, nos maladies, s’Il nous a déchargé du poids de nos fautes et si Le Père ne cesse en plus de nous montrer par Ses cadeaux toute Son affection et son Amour, nous devrions être en mesure d’avancer sereinement pendant l’épreuve.
Je le dis, je l’ai appris, maintenant plus que jamais, j’ai le cœur soulagé et ma foi affermie quant à la confiance que j’ai en Dieu grâce aux épreuves que j’ai pu avoir un instant. Mais l’Amour de Dieu, a été, et est encore pour toujours manifesté, envers moi.
Merci Grand Dieu d’Amour.
