Face à face
Avoir une divergence d’opinion est normal dans une société où nous sommes tous habilités à réfléchir et donner notre point de vue sur des situations particulières. On se retrouve ainsi amené à porter des analyses qui nous sont propres sur des sujets politiques, sociaux, familiaux, culturels et parfois même relevant du spirituel.
Par contre, quand il s’agit de sujets ayant attrait à la vie de la communauté, ou concernant les décisions de serviteur de Dieu, nous l’avons déjà évoqué, nous devons être très prudent.
Pourquoi ne pas pouvoir dire notre désaccord avec un serviteur de Dieu ?
Il n’est pas facile pour un homme de Dieu de diriger ou de conduire un peuple. Dans le livre des Nombres, au chapitre 12, nous est relaté une divergence d’opinion entre Moïse et sa sœur. Dans ce récit, Myriam et Aaron ont été en opposition avec leur frère Moïse.
Certains commentateurs disent que la raison de cette confrontation était liée au fait que Moïse avait pris une autre femme, probablement après la mort de Séphora, sa femme, et qu’elle n’était pas issue du peuple, mais d’une autre contrée. Pour eux, Moïse enfreignait les lois qu’ils appliquaient depuis toujours.
Le récit de ce chapitre laisse entendre que Moïse, a laissé faire, n’est pas rentré en confrontation avec eux. Il nous est difficile, quand nous avons raison sur un sujet, de ne pas le défendre ou encore chercher à convaincre. Dans ce récit, Moïse, à lâcher prise et laisser à Dieu le jugement de la situation.
Avons-nous cette même attitude ?
Laissons-nous le soin à l’Éternel de nous défendre ?
L’apôtre Paul, d’ailleurs sur ce sujet, dit :
Ne vous faites point justice à vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : C’est à moi de faire justice ; c’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Romains 12.19
De nos jours, une personne qui ne réagit pas aux critiques et ne se défend pas serait considéré comme un lâche, voir un faible.
Mais en regardant l’histoire de Moïse et de la situation avec ses propres frère et sœur, il préférait se consacrer à l’importance de la tâche qu’il avait à mener, celui de servir Dieu.
C’est pour cette raison que l’Éternel, Lui-même, est intervenu et a sanctionné Myriam.
Le Créateur reconnait pourtant que Myriam et Aaron recevaient de Lui aussi des instructions et des messages, en tant que prophète, mais concernant Moïse, Son humble serviteur, Il dit :
Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse, toute ma maison lui est confiée.
Je lui parle face à face dans l’évidence, non en énigmes, et il voit la forme de Yahvé. Pourquoi avez-vous osé parler contre mon serviteur Moïse ? Nombres 12.7,8
Nous avons ici des enseignements pour chacun de nous. Il ne s’agit pas de rester sans rien dire, ou de ne jamais faire ressortir son point de vue, mais de ne pas porter de critique ou de jugement sur les serviteurs de Dieu. Cette responsabilité qui est la leur, n’est pas simple, être un exemple, un modèle et en plus conduire un peuple n’est pas facile.
Certains commentaires de ce passage stipule que si Moïse avait un peu délaissé sa femme, c’était pour se consacrer à la rencontre qu’il avait avec Dieu et que chacune de ces rencontres imposait une purification assez contraignante pour être face à face avec Dieu.
Quand nous n’avons pas tous les éléments, abstenons-nous donc de juger les serviteurs de Dieu. Notre opinion, notre manière de voir les choses, même si elle est juste et vrai, n’est que notre vision humaine de concevoir la situation et pas spécialement, quand bien même, nous serions, nous aussi, engagé dans une mission pour Lui.
Sachons laisser à l’Éternel le soin de gérer nos divergences et situations conflictuelles. C’est Lui qui rétablira l’ordre et la justice. Quant à nous, continuons à nous focaliser sur notre relation avec Lui.
Moïse a priorisé, le temps qu’i passait avec Le Créateur plutôt que de chercher à défendre les raisons de son alliance avec une femme Éthiopienne.
Nombres 12.7