Jésus leur répondit : En vérité, en vérité je vous dis, que quiconque commet le péché, est esclave du péché.
Jean 8.34
Version Lemaistre de Sacy
Esclave de l’égarement
Nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’esclavage et de sa définition qui pour rappel est :
Personne qui, tout en étant de condition libre, est dans un état de dépendance totale vis-à-vis de quelqu’un ou de quelque chose et ne dispose pas librement de soi
Ce qu’il y a d’intrigant dans cette définition, c’est qu’il est écrit que la personne qui est esclave, est de condition libre, mais elle ne dispose pas librement de ses mouvements.
J’ai été poussé de nouveau à parler de la situation d’esclave de certains d’entre nous. Généralement, on a des situations pour lesquelles accidentellement, nous commettons des erreurs, des fautes.
J’insiste bien sur le côté accidentel de la faute. On dit qu’il s’agit, d’un égarement, d’une erreur exceptionnelle qui vaut au fautif, de recevoir la tolérance et le pardon.
Je repense en écrivant cela à un enfant qui, par erreur, casse un vase de grands prix de ses parents. Ses parents, malgré l’importance et la valeur de ce vase, finiront par reconnaitre le caractère accidentel de la perte de ce vase.
Mais comment devons-nous concevoir, la reproduction de la faute quand elle est répétitive ?
Dans l’exemple de ce jeune enfant, il ne serait acceptable que cet enfant reproduise la même action de casser de nouveau un vase d’une grande valeur.
Les parents ne pourraient aucunement considérer ce nouvel accident comme étant un égarement.
Ces derniers ne pourraient comprendre cet acte répétitif comme étant toujours accidentel. Dans notre cheminement spirituel, nous avons hier dans notre réflexion, César pour roi, pu voir qu’il nous arrive de prendre plaisir finalement dans nos erreurs, nos fautes.
Quand nous prenons plaisir à pécher, à commettre ces erreurs, de manière répétitive, qu’il ne s’agit aucunement d’accident ou d’erreur, mais d’accoutumance, d’addiction, voire d’esclavage.
Peut-on être esclave de nos fautes exceptionnelles ?
Lors d’un échange entre Le Messie et des juifs à qui Il indiquait qu’Il allait les rendre libres, un échange entre les Jésus et ces hommes eu lieu. Il nous est dit :
Jean 8.33,34
Ils lui répondirent : Nous sommes de la postérité d’Abraham, et nous n’avons jamais été esclaves de personne; comment donc dis-tu : Vous serez affranchis ?
Jésus leur répondit : En vérité, en vérité je vous dis, que quiconque manifeste le péché, est esclave de l’égarement.
Version Macharia
Il est intéressant de se pencher sur ces versets afin de comprendre certaines réalités quand nous reproduisons nos erreurs.
- Le premier élément que j’ai pu noter, c’est que ces hommes que Jésus appelait, ne comprenaient pas qu’ils étaient sous domination, sous esclavage.
- Le deuxième point qu’il m’a été donné de voir, c’est que Jésus leur a dit que lorsqu’ils manifestent le péché, ils sont esclaves de leur égarement.
Dans cette version, l’adjectif qui est utilisé pour accompagner la notion de péché est Manifeste.
La définition qui est donnée de cet adjectif est :
Qui est tout à fait évident, qui ne peut être contesté dans sa nature ou son existence.
Qui est visible dans l’expression, le comportement
Pouvons-nous tromper ceux qui nous voient, nous côtoient ?
Bon nombre d’entre nous, cachons ou dissimulons nos fautes derrières nos apparences, nos faux-semblants de pureté. Mais voilà ce que nous indique le prophète Michée dans ses écrits :
Michée 6.11-13
Serais-je pur avec des balances fausses et de faux poids dans le sac ?
Car ses riches sont pleins de violence, ses habitants profèrent le mensonge, et ils ont une langue trompeuse dans la bouche.
C’est pourquoi je te frapperai mortellement ; je te dévasterai à cause de tes péchés ?
Version Ostervald
Dans la bouche du prophète, Le Seigneur indique clairement que ceux qui se font passer comme étant pur, mais qui profèrent le mensonge, qui ont la langue trompeuse dans la bouche, qu’Il les frappera mortellement à cause de ses péchés.
On peut en effet tromper les humains par nos faussetés, nos mensonges, mais nous ne pouvons cacher nos fautes, nos péchés à Dieu.
Si par la bouche du prophète le Seigneur révèle qu’Il frappera de mort ceux qui se maintiennent dans le péché, certains pour se justifier de leur égarement pourrait être tenté de se dire :
Oui, mais ça s’était avant que Jésus ne vienne pour nous racheter et nous rendre libres de nos fautes
C’est vrai, Jésus est venu pour nous sauver et nous rendre libres de notre esclavage.
Mais pouvons-nous être libérés en continuant de tromper nos frères, nos sœurs ?
Voilà ce que nous indique l’apôtre Paul qui, je rappelle, a écrit ces paroles après la mort de Jésus. Il nous donne cet avertissement :
Galates 6.7
Ne vous égarez point : on ne se moque pas de Dieu, car ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi.
Version Lausanne
Arrêtons donc de nous égarer, pensant tromper notre prochain par nos mensonges et notre attachement à nos fautes. En agissant ainsi, nous nous enfermons nous-mêmes dans l’esclavage du péché.
Le seul à pouvoir nous en affranchir est Celui que nous essayons de tromper, en cachant nos fautes.
Veillons donc à ne tromper ni l’homme et encore moins notre Dieu.
