Mais ils se mirent à crier : Ôtez-le, ôtez-le du monde ! crucifiez-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre Roi ? Les princes des prêtres lui répondirent : Nous n’avons point d’autre roi que César.
Jean 19.15
Version Lemaistre de Sacy
César pour seul roi
Par moment, je repense à mes années d’enfance où je trouvais remarquable l’aisance et la posture des rois et des reines d’Angleterre ou de Belgique. Concernant les monarques français, je suis né à cette période où ils m’ont été enseignés dans les livres d’histoires et dans les récits historiques.
S’il est cependant une chose qui était sûr, c’est d’une part qu’à aucun moment, je ne pouvais prétendre à accéder ni au trône de France et encore moins à celui des autres Royaumes frontaliers de la France.
Que représente aujourd’hui la royauté dans nos sociétés républicaines ?
J’ai porté un peu plus tard dans ma vie de jeune adulte un regard qui était bien moins plaisant. J’avais du mal à comprendre comment des Français, ayant tout fait pour rejeter la monarchie en faisant décapiter leur roi et reine, puisse autant immortaliser dans leur mémoire et conscience un souvenir en représentant et déguisant leurs filles comme des princesses.
Même dans les différents concours d’élégance ou de beauté, il y a toujours un roi ou une reine à désigner.
Si la monarchie n’était pas bonne, pourquoi garder ces associations ?
S’il s’agissait d’abolir la monarchie par la révolution, pourquoi maintenir ces classes et hiérarchies ?
Sans pour autant appeler à une quelconque révolution, je discutais en début de semaine avec ma nièce lui montrant que ces personnes que nous mettons par nos voix lors d’élections, perdaient petit à petit la réalité de nos difficultés et de nos conditions de vie.
Prenons l’exemple suivant, si une fois arrivée aux responsabilités publiques, vous changez de voiture, passant d’une petite Twingo à un gros SUV. Vous allez jouir du bonheur de conduire un véhicule qui ne vous permettra pas de ressentir les nids de poule des chemins qu’empruntent, chaque jour, vos administrés.
Je me suis laissé dire, que parfois, nous sommes trop désireux de vouloir des choses plus grandioses, pour vouloir les conditions de vies bien plus agréables et rejetons, tout ce que nous avons de bon dans nos situations présentes.
Nous ne sommes malheureusement pas les premiers à agir ainsi. Dans le récit biblique, le peuple d’Israël a désiré, pour suivre l’exemple des autres nations, avoir aussi un roi pour ne plus être dirigé par Dieu, Ses juges ou Ses prophètes. Il est écrit dans le livre du prophète Samuel ceci :
1 Samuel 8.4,5
Tous les anciens d’Israel s’assemblèrent et vinrent auprès de Schemouel, à Ramâ;
Et lui dirent : voici que tu as vieilli, et tes fils ne marchent pas sur tes traces ; maintenant établis nous un roi qui nous gouverne comme toutes les nations.
Version Samuel Cahen
Il parait compliqué pour le prophète Samuel de voir en la requête du peuple et de ces représentants, autre chose qu’un rejet de la mission que Lui avait reçu de l’Éternel. Mais Le Créateur rassura Samuel et lui dit :
1 Samuel 8.7
Cède à la voix de ce peuple, fais ce qu’ils te disent ; ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi-même, dont ils ne veulent plus pour leur roi.
Version Bible du Rabbinat français
Ne nous arrive-t-il pas de vouloir également rejeter ce que nous indiquent les hommes de Dieu ?
L’Éternel à rassurer Son Serviteur le prophète, lui montrant que le rejet n’était pas contre sa personne en qualité de prophète, mais contre Le Tout-Puissant lui-même.
Nous devons prendre conscience qu’en rejetant les hommes de Dieu, nous rejetons précisément Celui qui les a désignés et envoyés, à savoir Dieu.
Ces expériences de rejets du prophète et ses enfants, pour avoir un roi, a cependant amené le peuple à rejeter encore une fois Le Seigneur.
Dans l’évangile de Jean, il est dit que le peuple, a encore une fois choisi, de se débarrasser du Roi que Le Créateur leur avait envoyé. Et cette fois-ci, ce n’est pas devant un prophète qu’ils se sont insurgés, mais devant le représentant d’un autre roi que Celui choisi par Dieu. Jean relate ceci ainsi :
Jean 19.14,15
Or, c’était le jour de la préparation de la Pâque, environ la sixième heure. Et Pilate dit aux Juifs : Voilà votre roi !
Ceux-ci se mirent à crier : Ote-le, ôte-le ! Crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons pas d’autre roi que César.
Version Synodale
Il pourrait être tentant de se dire, que jamais, nous n’aurions fait comme ces dirigeants religieux condamnant notre Seigneur, notre Roi, Celui que Le Créateur nous a envoyé.
On pourrait en effet !
Mais si l’on mène une réelle introspection, on ne saurait renier que nous procédons ainsi, fréquemment, voir continuellement.
N’est-il pas commun que nous entendions un appel à renoncer à nos agissements et que nous nous entêtions à nous convaincre que ce que nous faisons est bon ?
Combien de fois, moi-même, attacher à mes pratiques charnelles, n’ai-je pas renoncé à délaisser ces attitudes, par amour pour ce que je faisais et en quoi je prenais plaisir.
Souvent en effet, nous l’avons vu hier dans notre réflexion, Le JE prends aussi le dessus sur Dieu. S’il nous était posée la question de savoir qui avons-nous comme Roi, serions-nous en mesure de dire :
Nous n’avons d’autre Roi que Toi, Seigneur Jésus. Tu Es Mon Roi des rois.
Avons-nous toujours cette certitude de vouloir garder notre Seigneur Jésus pour Roi ?
Ou est-ce à César que nous offrons notre loyauté et fidélité ?
Gardons à l’esprit que de la même manière que le peuple en rejetant les prophètes de l’Éternel ont rejeté Dieu, de la même manière, également en rejetant les recommandations et commandements de l’Éternel, c’est notre Dieu que nous rejetons.
