Or, le séjour que les enfants d’Israël firent en Égypte, fut de quatre cent trente ans.
Exode 12.40
Version Ostervald
Un long séjour en Égypte
Plus on passe du temps dans un pays, plus on s’habitue aux mœurs et aux coutumes du pays.
J’ai personnellement passé douze années en Guyane et reconnais m’être, malgré toutes les choses négatives que l’on me disait au sujet de ce pays, me suis fortement attachée à elle.
J’ai pourtant, malgré mon intégration plutôt bien réussi, été confronté à des personnes qui reconnaissaient mes origines Guadeloupéennes.
Il est difficile de se défaire de ses origines et des règles que nous avons reçues dès notre plus jeune âge. Mais, j’ai pu malgré tout, m’imprégner entièrement à cette culture et habitudes en ayant des rencontres, des moments de partages avec des personnes, tant collègues que connaissances avec lesquelles j’ai pu acquérir certains principes propres au pays dans lequel je résidais.
Peut-on se défaire de nouvelles habitudes et nouveaux principes de vie rapidement ?
Ce qu’il m’a été montré de cette expérience de vie, c’est que mes habitudes que j’aimais et appréciais de la vie guyanaise, ne m’ont jamais abandonnées.
Même si cette communauté en Guadeloupe est plutôt silencieuse, il m’arrive malgré tout de pouvoir manger un bon Bouillon d’Awara à la période des fêtes de Pâque. Pouvoir trouver un Nassi ou un Bami en Guadeloupe me rappelle fortement, les moments passés à manger ce plat avec son foie pimenté et ses concombres.
Si l’on ne perd pas si facilement les habitudes et coutumes culinaires du pays, on ne peut se défaire non plus des habitudes et erreurs que nous avons pratiquées toutes ces années.
Je ne peux comparer la Guyane, ce magnifique pays, à l’Égypte, mais quand il s’agit de mauvaises habitudes, quel que soit le pays dans lequel nous nous trouvons, nous aurons toujours des difficultés pour nous en défaire.
Je repense donc à ce récit du peuple d’Israël pour lequel il est dit, qu’ils vécurent dans ce pays non pas une dizaine d’années, mais 430 années.
Exode 12.40
Or, le séjour des Israélites, depuis qu’ils s’établirent dans l’Égypte, avait été de quatre cent trente ans.
Version Bible du Rabbinat français
S’il m’a fallu beaucoup de temps pour me défaire de mes pratiques condamnables et accumulées au cours de ces douze années, je peux comprendre que la situation du peuple d’Israël l’était encore plus. En lisant ce passage, je ne puis m’empêcher de penser à l’attachement que les gens du peuple pouvait avoir vis-à-vis de ce pays. Que les pratiques soient bonnes ou mauvaises, l’attachement qu’ils ont eu avait une incidence sur leur quotidien une fois qu’ils ont quitté le pays. Ils se plaignirent à Moïse et Aaron pourtant qui les avaient guidés en sortant d’Égypte par la main puissante de l’Éternel. Ils dirent ceci :
Exode 16.3
Et les fils d’Israël leur dirent : Ah ! que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel dans le pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès des pots de chair, quand nous mangions du pain à satiété ! Car vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette congrégation.
Version Darby
Il n’est vraiment pas facile de se défaire de ce long séjour, quand bien même, nous serions toutes ces années dans la souffrance.
Ce qu’il y a de troublant et d’intéressant pour nous qui également nous lamentons et nous plaignons, c’est que nos complaintes, finissent par ne plus être envers ceux qui nous font souffrir, nos oppresseurs, nos Pharaons, mais s’adressent vers le Tout-Puissant qui nous a délivré de leurs mains.
Si dans ce passage, ils incriminent directement Moïse et Aaron, ces derniers firent comprendre au peuple qu’en réalité, c’est contre l’Éternel qu’ils murmuraient. Ils dirent ainsi au peuple :
Exode 16.7,8
Au matin, vous verrez la gloire de Yahweh, car il a entendu vos murmures qui sont contre Yahweh ; nous, que sommes-nous, pour que vous murmuriez contre nous ?
Moïse dit :
Ce sera quand Yahweh vous donnera ce soir de la viande à manger et, au matin, du pain à satiété ; car Yahweh a entendu les murmures que vous avez proférés contre lui.
Nous, que sommes-nous ?
Ce n’est pas contre nous que sont vos murmures, c’est contre Yahweh.
Version Auguste Crampon
Que retenir de l’expérience du peuple d’Israël ?
Plusieurs choses à retenir de cette expérience :
La première, si l’Éternel n’intervient pas quand nous souffrons, ce n’est pas Celui qui nous fait souffrir, mais Il veut voir si nous serions, par notre manque de foi, amené à murmurer contre Lui, et le tenir, responsable de notre situation.
Interrogeons-nous :