Toi, tu me connais, ô Éternel ! Souviens-toi de moi, prends-moi sous ta garde. Venge-moi de mes persécuteurs, ne me laisse pas disparaître par l’effet de ta longanimité ; reconnais que c’est pour toi que je supporte l’opprobre.
Jérémie 15.15
Version Bible du Rabbinat français
Ne M’oublie pas
Après avoir hier réclamé de l’Éternel qu’Il ne nous abandonne pas, quoi de plus naturel que de Lui demander de ne pas nous oublier. Lorsque l’on se sépare ou que l’on est séparé d’une personne qui nous tient à cœur, nous n’avons qu’un souhait, c’est que le souvenir que nous avons avec cette personne reste intact, et dure le plus longtemps possible.
Dans le cas de notre relation avec l’Éternel, il en est de même. Si notre amour est sincère envers Lui, il n’est aucunement question que notre affection et notre amour pour Lui, soit terni par notre séparation et surtout que nous puissions l’oublier ou être oublié de Lui.
Dieu peut-Il nous oublier ?
Hier il était question pour nous de demander à Dieu de ne pas nous abandonner quand Il reviendra en tant que Roi. Il y a cependant un récit dans les écritures où l’un des larrons sur la croix lui dit ces paroles qui en disent long sur la reconnaissance de Jésus dans sa gloire à venir. Il dit ainsi à Jésus :
Luc 23.42
Et il disait à Jésus : Seigneur, souvenez-vous de moi lorsque vous serez arrivé dans votre royaume.
Version Grande Bible de Tours
Cet homme reconnaissait au moins que Le Seigneur Jésus devrait arriver dans Son Royaume et qu’il souhaiterait en faire partie.
Si hier, nous avons pu concevoir et accepter de faire en nous la demeure de l’Éternel, il convient pour nous de veiller à ce que nous n’oublions pas d’une part que la demeure de Dieu est en nous et d’autre part que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes. C’est précisément ce que nous dit l’apôtre Paul quand il dit :
1 Corinthiens 6.19
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous et qui vous vient de Dieu ? que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes.
Version Oltramare
Si Je suis la demeure de l’Esprit de Dieu, comment puis-je oublier celui qui habite en moi ?
Si j’héberge un locataire auquel je tiens, ce dernier m’oublierait-il ?
Il arrive toutefois que l’on se dise que l’Éternel peut nous oublier et ne tiens pas compte de nos moments de solitude et nous pouvons crier comme l’a fait le prophète Jérémie :
Jérémie 15.15
Tu le sais, Yahweh ! Souviens-toi de moi, prends soin de moi et venge-moi de mes persécuteurs ; ne m’enlève pas, dans ta patience envers eux, sache que c’est pour toi que je porte l’opprobre.
Version Auguste Crampon
Ce qu’il y a de troublant dans ce passage, c’est que le prophète interpelle Dieu en Lui rappelant que c’est par rapport à Lui qu’il supporte la souffrance et qu’il patiente.
En gros, c’est comme si, le locataire de la maison indiquait au propriétaire qu’il était celui qui payait les conséquences de sa responsabilité non assumée.
Quelles sont les conséquences ou les situations que nous supportons en lieu et place de Dieu ?
Avons-nous des choses que nous supportons soit parce qu’Il nous l’a demandé ou que nous ne voyons pas arriver la fin ?
Il est, dans certaines situations, nécessaire de rappeler à l’Éternel que nous l’attendons, que nous avons hâte de voir le terme de notre attente toucher à sa fin.
Il m’arrive toutefois de me dire, dans l’attente qui est la mienne, de me rappeler que Dieu aussi, use de grandes patiences envers moi.
Je me rappelle alors toutes ces situations pour lesquelles, Il attendait que Je revienne à Lui.
Combien de fois, m’a-t-Il laissé faire comme je voulais, sans appliquer Sa volonté tout en connaissant la sienne.
C’est là que J’ai appris à voir la grandeur, la profondeur de Son Amour pour Moi.
Je ne puis alors me lamenter et me plaindre quant au fait que j’implore qu’Il ne m’oublie pas.
Dieu peut-Il réellement m’oublier ?
Le Seigneur ne peut M’oublier. Il dit ainsi au prophète Jérémie ces paroles qui sont adressées à moi aujourd’hui :
Jérémie 1.5
Avant que je te formasse dans le ventre de ta mère, je t’ai connu, et avant que tu sortisses de son sein, je t’ai sanctifié, je t’ai établi prophète pour les nations.
Version Auguste Crampon
De la même manière que le Tout-Puissant a eu les yeux et le regard fixé sur Jérémie, de la même manière, Il garde les yeux fixés sur nous. Il ne peut aucunement nous oublier. Ne nous reste donc qu’à être patient et aspirer par nos prières à ce qu’Il mette un terme à notre souffrance.