Car c’est lui qui blesse et panse la blessure ; il frappe, et ses mains guérissent.
Job 5.18
Version Samuel Cahen
Rien qu’Il ne puisse pardonner
On a souvent cette vision des choses concernant les maladies et les souffrances qu’endure ou que subissent certains de nos frères. J’ai aussi été enseigné, dans cette manière de penser, que si l’autre est malade, si l’autre est souffrant, c’est parce qu’il aurait désobéi à Dieu, et cela correspond à la punition que ce dernier Lui inflige pour son acte répréhensible.
N’est-ce pas ainsi que nous pensons ?
La maladie et la souffrance, est-ce obligatoirement une désobéissance, une malédiction ?
Jésus, Lui-même, a supporté le déshonneur, la souffrance, les quolibets, les propos moqueurs et injurieux de Ses concitoyens, de Ses frères et sœurs de la communauté juive.
On ne peut, par rapports aux récits historiques de Son passage sur Terre, affirmer ou même se dire que toutes les souffrances qu’Il a supportées, soit liées à une désobéissance aux directives divines. Bien au contraire, dans son épitre, l’apôtre Pierre dit ceci concernant le Messie. Il indique qu’Il n’a jamais péché :
1 Pierre 2.21,22
Et c’est à cela que vous avez été appelés, puisque même Jésus-Christ a souffert pour nous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces,
Lui qui n’a pas commis de péché, et de la bouche duquel nulle parole trompeuse n’est jamais sortie.
Version Grande Bible de Tours
Déjà par Son exemple, Jésus montre que la maladie ou la souffrance n’est pas forcément liée au péché commis par l’homme. Mais Il donne également un enseignement qu’on ne peut plus claire quand Ses propres disciples, lui posèrent la question concernant un homme aveugle de naissance. Ces derniers lui demandèrent qui de lui ou de ses parents auraient péchés pour qu’il soit aveugle.
La réponse du Seigneur a tout pour mettre un terme à cette façon de penser. Il dit dans l’évangile de Jean, que c’est pour que la gloire de l’Éternel se manifeste :
Jean 9.2,3
Et ses disciples l’interrogèrent en disant : Rabbi, qui est-ce qui a péché ?
Celui-ci ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?
Jésus répondit : Ce n’est pas que celui-ci ait péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu fussent manifestées en lui.
Version Lausanne
Comment donc comprendre que ce ne sont pas nos fautes qui nous rendent malades ?
Si ce ne sont pas nos péchés qui entrainent nos infirmités et nos maladies, qu’est-ce donc qui les causes ?
J’ai eu un grand mal à comprendre la réponse que les écritures même nous donnent. Pour cela, c’est dans le livre de mon ami Job, que j’ai réussi à entrevoir les raisons.
Pour rappel et pour bien comprendre le récit de Job, il est dit :
Job 1.8
L’Éternel demanda au Satan : As-tu porté ton attention sur mon serviteur Job ?
Certes, il n’a point son pareil sur la terre, tellement il est un homme intègre et droit, craignant Dieu et évitant le mal.
Version Bible du Rabbinat français
C’est Dieu Lui-même qui déclare Job comme étant un homme qui se tient écarté du mal. Le mot hébreu correspondant à intègre est tam est traduit par parfait, innocent, complet, accompli.
Donc Dieu, considérait Job comme étant parfait et innocent. Cela n’a pas, pour autant, empêché, les amis de Job de l’accuser à maintes reprises d’avoir commis un péché.
Je me suis laissé à penser si ces derniers pouvaient réellement être considérés comme ses amis.
Job considérait les paroles de ses amis venus le réconforter comme étant plutôt une censure. Il le dit au chapitre 6.
Job 6.25,26
Ô combien sont fortes les paroles de vérité !, mais votre censure, à quoi tend-elle ?
Pensez-vous qu’il ne faille avoir que des paroles pour censurer ; et que les discours de celui qui est hors d’espérance, ne soient que du vent ?
Version David Martin
Ce qu’il y a de bien dans ce récit de l’histoire de Job, c’est qu’au-delà des accusations de ses amis, Job, lui, avait une tout autre vision de ses successions d’épreuves. Il révèle ce qui suit :
Job 6.2-4
Oh ! S’il était possible de peser mon affliction, et de mettre toutes ensemble mes calamités dans la balance !
Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer : voilà pourquoi mes paroles vont jusqu’à la folie.
Car les flèches du Tout-Puissant me transpercent, et mon âme en boit le venin ;
les terreurs de Dieu sont rangées en bataille contre moi.
Version Auguste Crampon
On peut avoir du mal à saisir le sens des paroles de Job et accepter que cet homme déclaré juste, intègre par Dieu Lui-même puisse arriver à dire que c’est Dieu qui lui fait passer par ces épreuves. S’il dit que c’est dieu qui l’éprouve, il dit également que c’est Dieu qui rétablit.
Je lisais hier cette citation qui m’a beaucoup touché, où l’auteur disait ceci :
Il n’y a rien que vous ayez fait que Dieu ne puisse pardonner.
Rien de ce que tu aies cassé que Dieu ne puisse rétablir
Si, comme Job, nous pensons que c’est la main de Dieu qui s’abat sur nous et qui nous affaiblit par les épreuves que nous endurons, c’est la même main du Tout-Puissant qui nous guérit.
Job l’avait compris, puisqu’il dit :
Job 5.18
Car c’est lui qui blesse et c’est lui qui rétablit ; c’est lui qui frappe et c’est sa main qui guérit.
Version Auguste Crampon
Ne reprochons-nous pas à Dieu, de nous laisser passer par des épreuves qui sont terribles ?
Nous arrive-t-il pas, comme le recommande l’apôtre Paul, de remercier et de glorifier Dieu pour nos souffrances ?
Gardons en mémoire que ce que nous vivons comme difficultés, comme maladies ou souffrances, ne sont pas spécialement liés à une désobéissance à la loi de Dieu, mais comme étant un moyen pour nous de voir la réalité de notre Dieu, de Sa main qui, même si elle nous corrige, elle nous guérit et nous rétablit.
