Ne reprends pas le moqueur, de peur qu’il ne te haïsse ; reprends le sage, et il t’aimera.
Proverbes 9.8
Version Samuel Cahen
Un choix délicat
De mes souvenirs de cours de récréation, il y a des situations pour lesquelles j’avais énormément de mal à accepter. Les moqueries envers un camarade me laissaient difficilement insensible.
Il est vrai que la moquerie entraine généralement les rires et que le rire procure un certain bien-être à l’homme. Mais à cet âge, les moqueries sont pour ceux qui les subissent des blessures qui sont gravées pour de nombreuses années.
J’ai aussi pu comprendre, avec le temps, que la moquerie ne procure un bien-être qu’à ceux qui les pratiques mais aucunement à ceux qui en sont victimes.
Quelle est la frontière entre la moquerie et la plaisanterie ?
Si les deux mots sont proches, il y a une des deux définitions qui est plus difficile à accepter.
La moquerie, c’est : Traiter quelqu’un de manière désinvolte, méprisante
La plaisanterie, quant à elle, est très proche de la moquerie, mais reflète généralement une volonté de faire rire d’une chose ou de quelqu’un mais qui ne peut être pris au sérieux
Je repense, à toutes les fois où je plaisante et que mon interlocuteur me prend au sérieux, prend au mot mes paroles et bien heureusement pour lui, je lui indique finalement qu’il s’agit d’une plaisanterie.
Je reconnais que si c’est plaisant de voir l’autre prendre au mot mes paroles, c’est un danger de lui laisser partir avec cette information qui est fausse et qu’on le veuille ou non, correspond à un mensonge.
Comment réagissons-nous quand notre prochain est victime de moquerie ?
Pour ma part, j’ai du mal à adhérer à la moquerie et j’ai plutôt une attitude affective pour celui qui en est victime. Le psalmiste nous fait une recommandation à ce sujet, il dit :
Psaumes 1.1,2
Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, et ne prend point place dans la société des railleurs,
mais qui trouve son plaisir dans la Loi de l’Éternel, et médite cette Loi jour et nuit !
Version Bible du Rabbinat français
L’auteur du livre des Psaumes non seulement nous recommande de ne pas nous trouver en compagnie des moqueurs, mais il fait un lien entre ces situations et la Loi de Dieu.
Quel lien existe-t-il entre la Loi et la moquerie ?
J’ai cherché à comprendre ce qu’il y avait dans la Loi de Dieu, dans les dix commandements qui pourraient expliquer cette nécessité de ne pas s’adonner à la raillerie. Nous venons de voir, dans la définition de la moquerie, qu’il s’agit en quelque sorte d’un mensonge. Le texte du livre de l’Exode dit ceci :
Exode 20.16
Tu ne déposeras pas comme témoin mensonger contre ton prochain.
Version Pirot – Clamer
Certains pourraient être amenés à dire que la moquerie n’est pas toujours un mensonge, mais révèle un comportement, une parole, une attitude, de celui qui est tourné en dérision et qui justifie la moquerie.
Dans ces situations, nous ne portons pas de faux témoignages, de mensonges sur cette personne, puisque ces choses sont bien réelles.
Mais l’Éternel m’a montré en quoi ces agissements, sont répréhensibles au regard de la Loi. Il est ainsi dit dans le livre de l’apôtre Paul aux Galates ceci :
Galates 5.14
Car toute la Loi est contenue dans un seul mot : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Version Auguste Crampon
Ce que Paul dit ici, c’est que nous devons considérer en la Loi de Dieu tout ce qui est nécessaire pour vivre en harmonie avec notre prochain et que l’amour que nous lui porterons ne nous permettra pas d’agir en le méprisant ou en nous moquant de lui.
C’est également avec cette vision des choses que Le Messie dit ceci à ces auditeurs quand Il parla du Royaume de Dieu et qu’Il dit :
Matthieu 25.40
En vérité, je vous le déclare, toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, vous me l’avez fait à moi-même.
Version Synodale
Avons-nous conscience qu’à chacune de nos moqueries, nous nous moquons de Jésus ?
Comment donc agir quand nous sommes dans un groupe de moqueur ?
La solution la plus simple serait de fuir et ne pas être associé à la moquerie. Mais une autre serait de nous approcher et aider celui qui est en difficulté.
Le sage, dans le livre des proverbes, dit ainsi ceci :
Proverbes 9.8
Ne morigène pas le railleur, car il te haïrait ; fais des remontrances au sage, et il t’en aimera davantage.
Version Synodale
Le verbe morigéner est le fait de former les mœurs de quelqu’un, instruire quelqu’un aux bonnes mœurs. En quelque sorte, il nous est dit que c’est une perte de temps et d’énergie.
J’ajoute en commentaire ceci :
À quoi bon corriger un moqueur qui y prend plaisir ?
Mais je pense surtout que selon ce que nous indique Matthieu, au moment voulu, Le Messie, a reçu ces moqueries et se chargera de ceux qui les emploient.
L’apôtre Paul, dans la suite de son épitre aux Galates, après nous avoir recommandé d’aimer notre prochain, nous dit ce qui suit :
Galates 5.15.16
Que si vous ne faites que vous mordre et vous entre-dévorer, prenez garde que vous allez à votre perte commune.
J’insiste : suivez la conduite de l’esprit, et vous ne donnerez pas suite aux convoitises de la chair.
Version Pirot – Clamer
Paul indique ainsi que si nous ne véhiculons pas l’amour pour notre prochain, que nous finirons tous par nous entretuer.
Il insiste en précisant bien toutefois comment s’en prémunir :
Ne plus nous laisser diriger par la chair, mais de suivre ce que nous indique l’Esprit de Dieu.
Rejetons donc cette attitude, cette pratique charnelle qui consiste à se moquer de notre prochain, et laissons nous diriger par l’Esprit de Dieu qui nous garanti de ne pas faire du mal au Fils de Dieu.
