Jésus, le voyant tout triste, dit : Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !
Luc 18.24
Version Synodale
Avec rien, sans rien
Dans l’une des publications sur les réseaux sociaux, mon attention a été attirée par cette publication imagée disant :
On arrive avec rien,
On repart sans rien,
mais on tiens à tout garder
En portant une réflexion sur ces mots, sans avoir de contexte particulier, on peut se demander :
Que veut bien vouloir dire celui qui a posté cette citation ?
Mais en y réfléchissant de plus près, ce qu’il m’est venu à la pensée, ce sont les paroles de mon ami Job qui dit :
Job 1.21
Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y rentrerai. L’Éternel avait donné, l’Éternel a repris, que le nom de l’Éternel soit béni !
Version Bible du Rabbinat français
C’est vrai qu’en lisant ce passage des écritures, on se rend en effet compte que le bébé, quand il vient au monde, vient nu, sans rien, sans bien matériel, sans richesse. Certains économistes disent même qu’un enfant dès sa naissance a déjà une dette quand on regarde la situation financière du pays dans lequel il prend naissance.
Mais si l’homme dès sa naissance ne possède rien, qu’en est-il de ses richesses, de ses bien acquis durant sa vie ?
La citation de départ indique que l’homme cherche à tout garder, tout conserver. Il y a des conditions de vies différentes selon les situations. Pour certains, on dit d’eux qu’ils sont nés avec une cuillère en argent à la bouche, ceci pour indiquer qu’ils n’ont pas eu à faire quoi que ce soit pour avoir ces richesses si ce n’est que d’être né dans une famille riche.
D’autres, se battent au quotidien pour subvenir à leur besoin et se faire une place dans la société. Ils profitent ainsi de tous les moyens qui leur sont mis à disposition pour espérer gravir les échelons et obtenir la reconnaissance et des biens par leur travail. Ils répondent ainsi à l’ordonnance du Créateur quend Il dit au commencement :
Genèse 3.19
Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que tu as été tiré: tu es poussière et tu retourneras en poussière.
Version Bible des Peuples
Si l’on considère ce texte comme étant un moyen de justifier que l’on doive travailler pour se nourrir, le texte ne parle pas spécifiquement de travailler pour amasser des biens ou des richesses terrestres. Bien au contraire, il indique à la fin que la fin pour nous sera comme l’a été notre début :
Issu de la terre, retourne à la terre.
On peut comprendre également dans cette citation que nous ne partirons avec rien à la fin de notre vie. Cela peut aussi nous indiquer que tout ce que nous avons eu sur cette terre, n’est en quelque sorte qu’un prêt.
Pourquoi donc vouloir s’approprier ce qui en quelque sorte ne nous appartient pas ?
Quel est le risque de s’amasser tant de biens au cours de notre vie ?
Vouloir s’amasser des biens me semble presque naturel quand on regarde le monde dans lequel on vit. Si nous sommes dans une société où tout est identifié comme étant un capital, une valeur financière, il est quasiment compréhensible qu’il y ait une sorte d’attachement. Le risque est que cet attachement devient maladif au point où nous nous y attachions à en mourir.
J’ai entendu parler de personne qui, dans leur cercueil, tenait absolument à partir avec des biens, des objets auxquels ils tenaient. Si ces objets sous terre finiront par se détériorer, celui ou celle qui a voulu l’emporter, finira par redevenir poussière avant cet objet.
En y réfléchissant bien, il n’est pas facile de se défaire de ses biens acquis au cours d’une vie. Nous sommes tous attachés à ce que nous possédons. Je repense encore à cette publicité visuelle sur panneaux d’affichage où une jeune fille a déclaré à son papa tout l’amour qu’elle a pour lui en écrivant sur sa voiture :
Papa, Je t’aime
On peut avoir le sourire, mais à la place du père, son bien à lui est dégradé, quand bien même la déclaration d’amour de sa fille est grande.
Dans ce cas précis, qu’est-ce qui est le plus important, la voiture ou l’amour de la fille pour son père ?
On peut par motif de conscience ou de paraître être amené à dire que c’est la déclaration de la fille, mais dans notre pensée humaine, il n’empêche que notre sang ne ferait qu’un tour et l’on serait en droit de réprimander la jeune enfant. Parfois, malheureusement, les biens et les richesses terrestres nous font perdre la valeur des choses essentielles, l’Amour et la vie.
C’est certainement pour cette raison que le Messie, lors de ses enseignements, dit ces paroles au peuple après avoir échangé avec ce jeune homme possédant de nombreux biens :
Luc 18.24
Qu’il est difficile à ceux qui ont beaucoup de biens d’entrer dans le royaume de Dieu !
Version Grande Bible de Tours
Ce texte nous enseigne de manière littérale que notre entrée dans le Royaume est conditionné par un abandon de nos richesses, notre attachement à ce que nous possédons. Nous venons de le voir, nous ne pouvons, pour le passage par la mort, emporter toute notre richesse avec nous sous terre.
Dans sa symbolique, ce texte nous montre également, qu’il nous faut passer par un abandon de nous-même, abandon des connaissances que nous avons reçues le long de notre vie, afin de nous laisser instruire que par l’Esprit de Dieu qui Lui est éternel et qui nous garantit l’accès au Royaume de Dieu.
Mourir à soi-même, est donc un renoncement de soi et un abandon de sa vie, de son existence pour ne se laisser guider que par Dieu Lui-même.
Voulons-nous garder notre attachement à la chair, à ce qui est terrestre et risquer de ne pas pouvoir entrer dans le Royaume ?
Gardons cependant cette vision de la chose :
Il n’est pas dit qu’ils n’y entreront pas, mais qu’il est difficile pour les personnes possédant les richesses d’y entrer. Que ces richesses soient intellectuelles ou physiques, elles rendent difficiles notre accès au Royaume de Dieu.
Apprenons dès maintenant donc à marcher et cheminer avec l’Esprit-Saint afin qu’Il nous montre ce que nous devons abandonner ou acquérir pour y entrer.
